7.7.06

Double vie, de Pierre Assouline

J'ai lu Double Vie d'une traite.
Il y a beaucoup de choses prenantes dans ce bouquin, où la quête de soi est menée comme une enquête policière... et se termine d'ailleurs comme un roman noir ! Oui, Rémi Laredo se cherche en cherchant Victoria, en revenant sur leurs traces, pour les effacer et se rendre compte qu'il y en a partout, et de beaucoup plus indélébiles qu'il ne le croyait. Version moderne du monde d'Orwell, totalement en phase avec notre réalité quotidienne. Bon, ce propos là n'est pas très original, alors que la presse nous donne du "Big Brother" à longueur d'article. Mais le bouquin est plaisant à lire.

J'aime la manière dont Pierre Assouline manie le verbe, le détourne parfois (zut, j'aurais du noter les exemples qui m'ont plu, maintenant que j'ai refermé le bouquin, je ne les retrouve plus), et dont il assassine la bourgeoisie parisienne, constituée de bric et de broc par celle de province qui porte haut ses valeurs et ses patronymes, et les "parvenus" comme on disait chez moi, qui ont trouvé un bon filon pour s'enrichir aux dépends de leurs congénères plus naïfs, ou se sont déniché une activité à la mode. Facile, mais toujours délicieux quand c'est bien fait.

J'aime assez aussi la personnalité de Rémi Laredo, à la fois dans et hors du monde, rempli de contradictions comme nous le sommes tous, et qui assaisonne la morale à sa manière...
Rien d'édifiant donc dans ce récit, qui fait un constat somme toute assez banal sur notre monde contemporain. Le livre vaut surtout d'être lu pour son style, son rythme et son suspens. Une bonne littérature de vacances, donc.

Les lecteurs d'Amazon ont plutôt apprécié, fluctuat.net aussi, voir.ca est plus mitigé. Quant à Pierre Assouline, il râle sur son blog parce qu'on lui a piqué son titre, et répond aux interviews sur le site de son éditeur Gallimard, et sur LDHM.

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